Coach, facilitatrice et écrivaine, Céline Guezou est une véritable passionnée. Engagée et profondément humaine, elle œuvre au quotidien pour changer notre regard sur le monde et permettre à chacun.e de trouver sa place au travail. Actuellement en train d’écrire un ouvrage autour de ces thématiques, elle nous partage ici sa vision d’un leadership inclusif. Rencontre inspirante avec Céline.

Bonjour Céline, peux-tu nous raconter ton parcours et ce qui t’a menée vers le coaching et la facilitation ?

Mon parcours est tout sauf linéaire ! J’ai commencé dans la biologie marine, puis j’ai vendu des soutiens-gorge, avant d’occuper un poste à responsabilité dans l’industrie pharmaceutique. C’est dans ce secteur qu’on m’a confié de nombreux projets, dont un important projet de transformation numérique. Ce fut un succès malgré les contraintes importantes et les freins, et je me suis interrogée : qu’est-ce qui a fait que ça a fonctionné ? C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser au coaching. En 2014, je me suis formée. Peu après, j’ai rejoint Voyelle, une entreprise engagée dans la gouvernance partagée, le collaboratif, la coopération. C’était exactement ce que je recherchais. Mon parcours personnel m’a aussi aidée à lâcher prise, à créer une nouvelle relation à l’autre. Un voyage au Canada, à la rencontre de professionnels de l’inclusion, a renforcé mes convictions : si on change notre manière d’interagir en entreprise, avec les bons outils, on peut vraiment avancer ensemble.

Je suis aussi très sensible aux enjeux climatiques, sans doute un héritage de mes études en bio marine. C’est ce fil rouge, personnel, environnemental, collectif, qui m’a donné envie d’écrire un livre sur celles et ceux qui, en changeant leur regard sur le monde, développent des compétences clés pour faire évoluer la société. Mon activité est née presque par accident, j’avais quitté mon poste précédent avec l’envie d’écrire un livre (qui va bientôt sortir !) et finalement plusieurs clients m’ont exprimé des besoins. J’ai construit mon activité pour eux et avec eux.  Je n’ai pas eu le vide attendu pour écrire mon livre mais cela m’a donné la confiance dont j’avais besoin et j’ai malgré tout réussi à bien avancer, en posant la structure, en faisant des interviews.

Tu accompagnes aujourd’hui les organisations autour de sujets comme le leadership inclusif et la coopération. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Cela commence par une évidence : nous avons tous nos singularités. La question n’est pas de mettre des étiquettes, mais de se demander ce qu’on met en place pour accueillir ces différences dans les équipes. J’aide les organisations à interroger leur manière de fonctionner avant même de parler de diversité. Comment travaille-t-on ensemble ? Comment construit-on un cadre où chacun peut trouver sa place sans se conformer à un modèle unique ?

Le mot “inclusion” est aujourd’hui très présent dans les discours. Comment éviter qu’il ne reste un simple effet d’affichage ?

Pour moi, l’inclusion ne se décrète pas, elle se vit. Il ne s’agit pas de créer des cases supplémentaires pour accueillir la diversité, mais de permettre à chacun d’exister tel qu’il est. Un modèle véritablement inclusif, c’est un modèle où l’on peut formuler ses besoins, poser des demandes, être écouté. Cela passe beaucoup par le management. L’entreprise doit apprendre à laisser de la place à chacun, sans chercher à tout contrôler.

Dans tes accompagnements, quelles sont les problématiques les plus fréquentes que tu rencontres ?

Je passe mon temps à inviter les gens à… se taire pour mieux écouter. L’écoute réelle est rare. Beaucoup de comportements sont dictés par des peurs : peur de ne pas être à la hauteur, peur de l’échec, peur du regard des autres. Ces peurs mènent à des automatismes : vouloir avoir le dernier mot, interrompre, contrôler. Ce sont souvent les organisations elles-mêmes qui renforcent ces mécanismes par une culture du contrôle. Cela crée une énorme perte de confiance, en soi comme en l’autre. Finalement ça commence dès le plus jeune âge à l’école !

Quels conseils donnerais-tu pour une démarche plus coopérative ou inclusive ?

Le premier pas, c’est d’apprendre à écouter vraiment : écouter pour comprendre, pas pour répondre. Cela suppose de laisser finir une phrase, de poser une question à la fois, de reformuler pour s’assurer de la compréhension. C’est aussi une question de clarté : doubler l’oral par de l’écrit, utiliser des pictogrammes lisibles et compréhensibles, donner du sens aux supports. Le meilleur conseil que je puisse donner c’est de passer par une meilleure compréhension de soi-même. Il faut cultiver ça dans les entreprises, l’encourager. Pour accepter l’autre, il faut s’accepter et se comprendre d’abord soi même !

Merci Céline

Le livre de Céline est en cours d’écriture. Elle donne dans cet ouvrage la parole à de nombreuses personnes pour nous aider à changer notre regard. Il n’est pas question de case mais d’écouter ce que chacun a à dire ! L’histoire se résume en deux phrases et une question : Nous avons chacun le pouvoir de changer le monde et c’est bien l’essence de ce livre. Les ingrédients et compétences dont nous avons besoin sont en chacun de nous.

Saurez-vous les identifier et les réveiller ?