Victor Boisson a fondé Skiveo, une structure spécialisée dans l’accompagnement à la prise de parole face caméra. Ancien journaliste passé devant l’objectif, il accompagne aujourd’hui les dirigeant·es et communicant·es à dompter cet outil aussi puissant qu’exigeant : la vidéo. Rencontre avec un passionné de la communication.

Bonjour Victor, pour débuter notre échange, peux-tu te présenter ?

J’ai commencé ma carrière comme journaliste, avant de passer de l’autre côté de la caméra. Parler face à un objectif est toujours une source de stress. J’ai voulu en faire une force et l’intégrer à mon métier. Je fais de la vidéo depuis 5 ans. Il y a un an et demi, j’ai fondé Skiveo, une structure qui accompagne les entreprises sur toute la chaîne de production vidéo, avec une spécialité : la prise de parole face caméra. On travaille en amont pour aider les personnes à mieux faire passer leurs messages et surtout à se sentir à l’aise. Un exercice qui n’est pas simple mais pourtant essentiel pour capter l’audience. On propose notamment un atelier pouvant aller de 2h30 à une journée entière afin de travailler la posture, la diction, la respiration, le rythme… Une bonne vidéo commence toujours par une bonne préparation. À côté de cela, je suis aussi Président du CBC 35 (Club Bretagne Communication). Pour moi, la vidéo est un vrai métier, qui nécessite de la technique et de l’exigence. Se professionnaliser est indispensable.

Qu’est-ce que le format vidéo apporte de plus ou de différent dans un dispositif de communication interne ?

La vidéo permet plus de légèreté et de proximité dans les messages. En interne, on peut oser des formats un peu moins « corporate », plus humains. La vidéo, c’est un format vivant, qui capte davantage l’attention car il se rapproche de l’expérience d’une réunion. Le non-verbal – les gestes, les expressions – renforce la compréhension. On retient mieux un message vidéo qu’un e-mail ou qu’un article. On a presque l’impression de connaître la personne, même sans ne l’avoir jamais rencontrée. C’est une force énorme en communication interne.

On parle beaucoup d’authenticité aujourd’hui. La vidéo peut-elle vraiment aider à créer du lien dans les organisations ?

Oui, clairement. Créer une vidéo est en soi un projet d’équipe, un team building ! On mobilise des ressources diverses pour y arriver (préparation du contenu, des lieux de tournage…). Cela mobilise, cela rassemble, cela crée du lien. Une vidéo bien faite transmet l’émotion, la personnalité de la personne. C’est plus authentique car on y voit plus que des mots. On ne peut pas tricher : ce qu’on est, transparaît toujours à l’image. Mais attention, c’est un outil à double tranchant : si la vidéo est mal préparée, le résultat peut être catastrophique. Il ne suffit pas d’appuyer sur « rec » : une vidéo réussie, ça se travaille.

As-tu un exemple de vidéo interne qui a particulièrement bien fonctionné ?

Oui, je pense à un cabinet comptable que j’ai accompagné, proposant une large palette de services (RH, comptabilité, juridique…). Leur objectif était clair : fluidifier la circulation de l’information en interne et créer des passerelles entre les différents métiers grâce à des vidéos pédagogiques.
Au départ, ces vidéos étaient tournées avec un smartphone, sans micro. Résultat : une qualité sonore et visuelle insuffisante, qui dissuadait les collaborateurs de les regarder.
Nous sommes intervenus pour professionnaliser la démarche, en apportant un accompagnement technique. Le fond était là, il fallait mettre en valeur la richesse du contenu.
Les retours ont été très positifs et les audiences ont nettement progressé. Certaines vidéos ont été réutilisées en communication externe, comme support à vocation commerciale.
Ce qui a fait la différence ? La préparation 😊

A-t-on forcément besoin d’un grand discours ou d’un beau décor pour faire passer un message en vidéo ?

Les deux sont importants mon capitaine ! Un bon discours reste malgré tout le cœur du message. C’est ce qu’on retient. On se souviendra toujours d’un discours fort de remotivation en temps de crise ou d’une prise de parole d’un dirigeant pour une annonce si celui-ci est bien construit et dit avec émotion. En revanche, un bon discours dans un mauvais cadre, avec un mauvais son, ça ne fonctionne pas. Le décor, le cadrage, le son : tout cela contribue à crédibiliser le message et à favoriser sa compréhension. Si le discours est creux ou mal incarné, même la plus belle image ne suffira pas.

Une personne met trois secondes à décider si elle va visionner ou non une vidéo. C’est dire si le fond et la forme sont indissociables malgré tout.

Et pour finir… si tu avais un seul conseil à donner à un·e communicant·e interne qui veut se lancer dans la vidéo ?

Préparez en amont. Ce sera le conseil à retenir ! Mettez-vous à la place de la personne qui va passer devant la caméra. Quel est son objectif ? À qui parle-t-elle ? Aidez-la à se sentir en confiance. Donnez-lui des éléments de langage, rassurez-la sur le fond et sur la forme.
Et surtout : soignez le son. C’est LE critère n°1 pour que les gens regardent jusqu’au bout. Un simple micro-cravate, ça coûte peu… et ça change tout. Le dernier iPhone ne suffira pas sans un bon micro.
Le challenge à venir des organisations est de se professionnaliser dans la communication en faisant appel à des experts sur chaque domaine. C’est le secret d’une communication réussie !

Merci Victor pour ton éclairage. Pour découvrir Skiveo : https://skiveo.fr