Responsable communication au sein de Roche aux Fées Communauté, Éric met son expertise au service d’un territoire rural en plein essor. Aux portes de Rennes Métropole, RAFCOM développe des lieux innovants, des services de proximité et une véritable culture du lien. À travers cette rencontre, Éric nous partage son quotidien, sa vision de la communication publique et les défis qu’il perçoit pour les années à venir.

Bonjour Éric, pour débuter cet échange, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Responsable communication au sein de Roche aux Fées Communauté. Notre service est composé de 2 personnes : Margaux, chargée de communication, et moi-même.   .
J’évolue dans le secteur public depuis une dizaine d’années, après avoir travaillé en agence de communication. Je suis diplômé d’Audencia SciencesCom et de l’École supérieure d’art et de design de Tours. Avant RAFCOM, j’ai notamment travaillé à la Ville de Rezé, en Loire-Atlantique, auprès des élus. Je suis en poste à Roche aux Fées Communauté depuis cinq ans et demi.

Pouvez-vous nous présenter cette collectivité et les spécificités de son territoire ?

Roche aux Fées Communauté regroupe 16 communes, dont Janzé, Retiers et Martigné-Ferchaud qui sont les plus importantes démographiquement. C’est un territoire rural, avec une forte identité agricole, mais qui se développe rapidement, en raison de sa proximité avec Rennes (nous sommes à seulement 20 minutes de la métropole).
Le siège est à Retiers et plus précisément à La Passerelle : un lieu qui regroupe des services communautaires, des permanences de nos services (Point Accueil Emploi, Relais Petite Enfance, Service Info Jeunesse) et de nos partenaires (France Services, France Travail, PMI …), des expositions, des mini-concerts également à l’entrée de La Passerelle, à « la Place du Village »… C’est un espace qui a été pensé pour favoriser les échanges et la vie collective. Nous sommes aussi présents à Janzé sur le site de La Canopée. Celui-ci incarne notre lieu totem : on y trouve un espace de coworking, des services d’accompagnement pour les entreprises et les demandeurs d’emploi. Ce lieu s’inscrit pleinement dans la philosophie des tiers-lieux au travers de son approche de partage et de transversalité. Nous avons également un réseau de fablabs sur le territoire, La Fabrique : deux sites, à La Canopée et à Retiers, et un fablab éphémère qui se déplace dans les communes. Ces lieux permettent aux habitants d’accéder à des outils de fabrication numérique dans une logique de proximité et de créativité.

À quoi ressemble le quotidien d’un service communication dans une intercommunalité comme RAFCOM ?

C’est un quotidien dense ! Nous sommes sur tous les fronts : aux côtés des élus, en accompagnement et conseil aux services communautaires, et nous portons également nos propres projets. Nous développons une stratégie de communication globale, incluant un volet de communication interne. Nous produisons des contenus variés : reportages photos et vidéos (en partenariat avec des prestataires), publications diverses (magazines, guides pratiques, etc.), supports digitaux (sites internet, réseaux sociaux)… Nous couvrons également la partie événementielle avec des inaugurations et autres temps forts de la Communauté de communes.

Quelle est votre approche de la communication interne dans un environnement public ? Quels sont les outils ou leviers que vous mobilisez ?

Avec environ 80 agents répartis sur plusieurs sites, notre enjeu est clair : fluidifier l’information, la rendre accessible et renforcer la cohésion des équipes. Les métiers sont très variés, allant de la comptabilité à l’animation petite enfance en passant par des professeurs de musique. Il est essentiel que tout le monde ait accès au même niveau d’information.
Nous avons mis en place récemment un intranet avec l’agence Nobilito, basée à Nantes, dans le cadre de la stratégie de communication interne (avec l’accompagnement d’Exergue conseil) lancé en 2022.

Nous utilisons aussi Teams, pour favoriser les échanges au quotidien. Nous multiplions surtout les temps de cohésion : mini-séminaires participatifs, journée de cohésion, vœux internes, événement « guinguette » estivale ouverte aux proches des agents, afterworks, petits déjeuners thématiques bimensuels, parcours d’intégration repensé pour les nouveaux arrivants… Nous développons également une démarche QVT forte, avec notamment des ateliers de sophrologie ou de pilâtes, des locaux bien adaptés et une attention particulière est portée à l’inclusion et à la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Quels sont selon vous les grands défis de la communication publique aujourd’hui, notamment en milieu rural ?

L’un des grands défis est de rendre visible l’action de l’intercommunalité. Nous sommes perçus comme une administration peu proche des habitants car la majorité des personnes ont pour réflexe de se tourner vers leur mairie. Beaucoup d’habitants ne savent pas tout ce que fait RAFCOM et n’ont peut-être pas conscience des actions que nous portons et qui, pourtant, s’inscrivent dans leur quotidien comme, par exemple, notre programmation dans le cadre de notre saison culturelle, les actions des médiathèques, Le HangArt, , l’accompagnement emploi et insertion, l’animation auprès des professionnels de la petite enfance et des parents, et bien d’autres encore … Nous devons réussir à renforcer la visibilité de l’ensemble de nos actions. Avec l’arrivée de nouvelles familles sur notre territoire, en quête d’un cadre de vie agréable et plus abordable que sur le territoire de Rennes Métropole, cette mission de visibilité est plus cruciale que jamais.

Comment voyez-vous évoluer le métier de communicant dans les collectivités dans les prochaines années ?

Il y a davantage de place pour les communicants ces dernières années dans les collectivités et le rôle de la communication y est de plus en plus important. En revanche, par rapport au secteur privé, le renouvellement d’élus peut parfois fragiliser la continuité, car la communication reste un domaine méconnu, voire sous-estimé. J’espère donc que cette reconnaissance va s’installer durablement et que nous continuerons à bénéficier des moyens nécessaires pour mener à bien nos missions. Nous travaillons avant tout pour traduire et valoriser les politiques portées par les élus.

Merci Eric